La plupart des marchés hebdomadaires dans le Cercle de Kolokani remontent à la période postcoloniale, les anciens marchés périodiques étant l’exception. Durant toute la période post-coloniale les échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest se faisaient selon un axe nord-sud. A partir du XVIIIème siècle le commerce atlantique donne une nouvelle orientation au commerce local qui se développe alors d’Est en Ouest. Le commerce devient échange de marchandises européennes contre produits africains. Le phénomène s’est largement amplifié à partir du XIXème siècle, la présence coloniale française ayant implanté de nombreux comptoirs.

I. Le développement des marchés hebdomadaires


Les marchés hebdomadaires ont commencé dans le Cercle de Kolokani et dans le Bélédougou à partir de 1915. On en trouve dans tous les gros villages des dix Communes du Cercle.
Afin d’en faciliter le fonctionnement, un jour précis de la semaine a été affecté à chaque localité par les autorités locales. Les commerçants ambulants peuvent ainsi aisément suivre les cycles organisés. Dans la ville de Kolokani, le jour de marché hebdomadaire est le mercredi, pour Tioribougou c’est le mardi, Nossombougou le lundi, etc.. Ces marchés connaissent un vif succès dans toutes les Communes.

II. L’organisation des marchés.

Une organisation spatiale :
Même s’il ne comporte que des paillottes rudimentaires dans la plupart des cas, le marché est un facteur de modification du paysage. Cet ensemble bâti se partage en espaces géométriques le long desquels s’étirent des allées étroites qui constituent des axes de circulation. Des cantines construites en durs ou en banco le limitent dans la plupart des cas.
Le jour des marchés, dès l’aube, ces hauts lieux du commerce rural s’éveillent et l’impression d’un désordre indescriptible ne peut totalement dissimuler leur organisation d’ensemble. Les étalages ont un caractère désordonné et les vendeuses n’hésitent pas à envahir avec bassines et calebasses les allées de circulation aménagées entre les alignements des paillottes. Pourtant, chaque vendeur ou presque a une place bien déterminée, répondant à une disposition spatiale bien précise, issue de la volonté des commerçants, car aucune loi ni règle ne la régit. Chacun se rapproche de son homologue afin de mieux surveiller les cours des produits proposés et en cas de besoin, pour faciliter les échanges de marchandises.
Cependant certains voisinages restent très étranges : les bouchers côtoient les tailleurs et les bijoutiers ne s’indignent pas des marchands de légumes qui leur font face. Il est à noter toutefois que ce genre de voisinage reste exceptionnel et que généralement les regroupements par produit l’emportent sur les rapprochements d’origine villageoise ou ethnique, bien que parfois les deux se recoupent. En plus d’une organisation par type de produits, une organisation par quantité de produits prévaut : en effet plus on s’enfonce vers le centre du marché et plus les articles proposés au consommateur sont présentés au micro-détail.
Ceci est particulièrement vrai pour les produits de maraichage ; tomates, patates douces, oignons, salade, piment, etc arrivent aux abords des marchés par cageots. Au fil des heures et de la distance parcourue à l’intérieur du marché, des lots de plus en plus petits sont négociés. Le marché rural est donc un organisme ordonné : son chaos n’est qu’apparent et est notamment dû à la foule qui l’anime.


Du passage des paillotes au hangars en dur :
Pour pallier la dégradation des paillotes par les intempéries et afin de sécuriser le marché de Kolokani contre les incendies fréquents, le Groupe Mali Viroflay et la commune de Hassloch ont financé en 2021 la construction de 15 hangars en dur recouverts de tôles, dans le cadre du jumelage Viroflay/Kolokani/Hassloch.
Dans le cadre de la décentralisation, il serait intéressant que les autorités économiques et politiques favorisent l’émergence de « villages centres » qui disposeraient d’une autonomie économique et sociale, s’appuyant sur un tripode composé de l’activité agricole et artisanale, de la petite industrie et du commerce.
De ce fait la fonction commerciale, alimentée et soutenue par les productions agricoles et industrielles locales, jouerait, outre son rôle de ravitaillement, un rôle de redistribution intrarégional des productions. Grâce aux emplois créés, elle permettrait la fixation de la population locale et attirerait les jeunes actuellement au chômage dans la capitale ; ceux-ci pourraient tenter leur chance dans le commerce régional, ce qui éviterait l’exode rural et la migration importante des jeunes.

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Die meisten Wochenmärkte im Kolokani-Kreis stammen aus der Zeit nach der Kolonialzeit, alte periodische Märkte sind die Ausnahme. Während der gesamten nachkolonialen Zeit verlief der Handel in Westafrika entlang einer Nord-Süd-Achse. Ab dem 18. Jahrhundert gab der atlantische Handel dem lokalen Handel eine neue Richtung, der sich nun von Ost nach West entwickelte. Der Handel wurde zum Austausch von europäischen Waren gegen afrikanische Produkte. Das Phänomen verstärkte sich ab dem 19. Jahrhundert, als die französische Kolonialpräsenz zahlreiche Handelsposten errichtete.

  1. Die Entwicklung der Wochenmärkte

Im Kolokani-Kreis und in Bélédougou gab es ab 1915 Wochenmärkte. Sie können in allen größeren Dörfern der zehn Gemeinden des Kreises gefunden werden. Um den Betrieb zu erleichtern, wurde jeder Ortschaft von den lokalen Behörden ein bestimmter Wochentag zugewiesen. So können die Straßenhändler den organisierten Zyklen leicht folgen: In der Stadt Kolokani ist der Tag des Wochenmarktes der Mittwoch, für Tioribougou ist es der Dienstag, für Nossombougou der Montag usw. Diese Märkte erfreuen sich in allen Gemeinden großer Beliebtheit.

  1. Die Organisation der Märkte
  • Eine räumliche Organisation :

Auch wenn der Markt in den meisten Fällen nur aus rudimentären Strohhütten besteht, ist er ein Faktor, der die Landschaft verändert. Dieser bebaute Komplex ist in geometrische Räume aufgeteilt, entlang derer sich schmale Gassen erstrecken, die Verkehrsachsen darstellen. Traditionelle Lehmbau- oder
Hartbau-Kantinen begrenzen ihn in den meisten Fällen.

Am Markttag erwachen diese Hochburgen des ländlichen Handels bereits im Morgengrauen, und der Eindruck einer unbeschreiblichen Unordnung kann ihre Gesamtorganisation nicht völlig verbergen. Die Auslagen wirken unordentlich und die Verkäuferinnen zögern nicht, mit ihren Schüsseln und Kalebassen die Wege zwischen den Strohhütten zu belegen. Dennoch hat jeder oder fast jeder Verkäufer einen ganz bestimmten Platz, der einer ganz bestimmten räumlichen Anordnung entspricht, die dem Willen der Händler entspringt, denn es gibt keine Gesetze oder Regeln, die dies regeln. Jeder rückt näher an sein Gegenüber heran, um die Kurse der angebotenen Waren besser im Auge zu behalten und im Bedarfsfall den Warenaustausch zu erleichtern.

Dennoch bleiben manche Nachbarschaften sehr merkwürdig: Metzger sitzen neben Schneidern und Juweliere empören sich nicht über die Gemüsehändler, die ihnen gegenüberstehen. Es ist jedoch anzumerken, dass diese Art von Nachbarschaft die Ausnahme bleibt und dass im Allgemeinen die Gruppierung nach Produkten die Annäherung aufgrund des dörflichen oder ethnischen Ursprungs überwiegt, obwohl es manchmal Überschneidungen zwischen beiden gibt. Neben der Organisation nach Produktart herrscht auch eine Organisation nach Produktmenge vor: Je tiefer man in die Mitte des Marktes vordringt, desto mikrodetaillierter werden die dem Verbraucher angebotenen Artikel präsentiert.

Dies gilt insbesondere für Gemüseprodukte; Tomaten, Süßkartoffeln, Zwiebeln, Salat, Chilischoten usw. kommen kistenweise am Rande der Märkte an. Im Laufe der Stunden und der zurückgelegten Strecke innerhalb des Marktes werden immer kleinere Posten gehandelt. Der ländliche Markt ist also ein geordneter Organismus: Das Chaos ist nur scheinbar und wird vor allem durch die Menschenmassen verursacht, die ihn beleben.

  • Der Übergang von Strohhütten zu festen Hallen

Um dem witterungsbedingten Verfall der Strohhütten entgegenzuwirken und den Markt in Kolokani gegen die häufigen Brände zu sichern, finanzierten die Gruppe Mali-Viroflay und die Gemeinde Haßloch im Rahmen der Städtepartnerschaft Viroflay/Kolokani/Haßloch im Jahr 2021 den Bau von 15 festen, mit Blech gedeckten Hangars.

-Im Rahmen der Dezentralisierung wäre es interessant, wenn die wirtschaftlichen und politischen Behörden die Entstehung von « Dorfzentren » fördern würden, die über wirtschaftliche und soziale Autonomie verfügen und sich auf einen Triptyk aus Landwirtschaft und Handwerk, Kleinindustrie und Handel stützen würden.
Daher würde die Handelsfunktion, die von den lokalen landwirtschaftlichen und industriellen Produktionen gespeist und unterstützt wird, neben ihrer Versorgungsfunktion auch eine Rolle bei der intraregionalen Umverteilung der Produktionen spielen.

Durch die geschaffenen Arbeitsplätze würde sie die lokale Bevölkerung binden und junge Menschen, die derzeit arbeitslos sind, in die Hauptstadt locken; diese könnten ihr Glück im regionalen Handel versuchen, was die Landflucht und die starke Abwanderung junger Menschen verhindern würde.